La crémation a très nettement progressé ces dernières années, de plus en plus de Français souhaitant en effet se faire crématiser. Une tendance qui risque de se confirmer dans l’avenir. Qu’en est-il sur le web ? Les demandes de crémation sont-elles plus nombreuses ? Senior Media a enquêté…

En 1975, la crémation représentait seulement 0,4% des obsèques, 35 ans après elle atteint les 32%. Le Centre de recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie estime même que ce chiffre s’élèvera à 50% d’ici 2013.

Sur l’ensemble de nos sites, nous avons pu constater que 56% de nos demandes en ligne concernaient des crémations en 2011. Les internautes qui font des demandes sur la toile ont donc tendance à privilégier ce mode. Le web offre t-il davantage d’information sur la crémation qui permet de mieux rassurer les internautes ? Internet n’est-il pas uniquement le reflet de la tendance actuelle ?

Zoom sur l’avenir des cendres

Parmi les internautes qui ont obtenu un devis de crémation, 75% ont opté pour la dispersion des cendres que ce soit en pleine nature ou dans un jardin du souvenir. Viennent ensuite très loin derrière l’inhumation de l’urne (15%) et sa mise en columbarium (10%).

Ce dernier chiffre est plutôt surprenant lorsqu’on sait que la construction de columbariums s’est fortement développée ces dernières années et que c’est désormais une obligation pour les communes de plus de 2000 habitants.

Il est fort probable que dans ce cas, la symbolique derrière la dispersion des cendres joue un rôle important : par ce biais le défunt peut rejoindre un endroit qu’il affectionnait.

Comment pouvons-nous expliquer cet engouement pour la crémation ?

Dans un premier temps, cette tendance peut s’expliquer par l’évolution des mentalités concernant les religions. En effet, aujourd’hui l’Eglise catholique tolère la crémation, on note aussi une régression de la religion en France qui a moins de poids qu’autrefois.

Un autre facteur peut être également pris en compte, le manque certain de place dans les cimetières particulièrement dans les zones urbaines. De moins en moins de cimetières proposent des concessions à vie, on met en place des politiques de reprise des concessions funéraires en état d’abandon.

On remarque aussi que les demandes de crémation interviennent souvent lorsque le défunt n’a pas de concession. En effet, l’acquisition d’une concession représente un coût supplémentaire, c’est pourquoi les familles voient en la crémation un moyen plus économique. Or, 80% des  internautes nous faisant des demandes d’obsèques n’ont pas de concession, ce qui peut être une cause supplémentaire à ce pourcentage élevé.

Les crématoriums du Père Lachaise, de Trèbes dans l’Aude et de Canet-en-Roussillon dans les Pyrénées Orientales offrent désormais la possibilité d’assister en direct à la crémation d’un de leur proche via Internet. Exprimer ses souvenirs et faire un hommage durant la cérémonie à distance est également un service qui tend à être mis en place. Internet, progressivement, met fin aux tabous de la mort. Faire-part en ligne, site de commémoration des défunts, coffre-fort numérique pour communiquer ses données importantes et ses souvenirs à ses proches après la mort… Internet ouvre de nouvelles perspectives, sera-t-il le nouveau vecteur des métiers du funéraire ?