Le secteur funéraire met un pied dans la Toile
Un nouvel article a été publié par l’AFP sur les services en ligne dédiés au funéraire. Charles Simpson, le créateur de Senior Media, est une nouvelle fois intervenu pour donner sa vision du marché…
« Assister à une cérémonie d’obsèques depuis son ordinateur, envoyer des faire-part de décès électroniques, fleurir une tombe à distance, créer un mémorial virtuel: les nouvelles technologies font irruption dans le secteur funéraire, avec de nouveaux services aux familles de défunts.
Deux facteurs en particulier favorisent le phénomène: les seniors, principale cible, sont plus nombreux à naviguer sur la toile et internet permet de réduire les coûts.
Dernière nouveauté proposée par la toile, trois crématoriums en France – au Père Lachaise à Paris, à Carcassone ou Canet-en-Roussillon (Pyrénées-orientales) – offrent désormais la possibilité pour les proches dans l’incapacité de se déplacer d’assister aux obsèques depuis leur PC ou leur tablette.
« Les familles sont de plus en plus éclatées, les proches sont aux quatre coins de France ou du monde, plus éloignés de leur lieu de naissance. Des personnes âgées ou handicapées ne peuvent pas se déplacer. Et s’ajoute le coût des déplacements en période de crise », explique Eric Fauveau, à la tête de la société prestataire Afterweb venture.
Invités à se connecter à un « espace sécurisé » visant à préserver la confidentialité, les proches peuvent ainsi suivre en direct le temps du recueillement grâce à une caméra dans la salle.
Le coût – entre 100 et 195 euros – est laissé à la discrétion des crématoriums. La cérémonie est ensuite disponible en vidéo, à la demande, pendant 30 jours et en DVD.
« Internet permet de mieux gérer la distance et fournit un gain de temps », renchérit Charles Simpson, dont la société Senior media a créé ou racheté une quinzaine de sites dédiés aux services funéraires, du comparateur de prix des marbriers au site d’information sur les obsèques.
C’est grâce à internet également que les Parisiens et banlieusards peuvent bénéficier depuis juillet d’un service d’obsèques « low cost » proposé exclusivement sur le site des Services funéraires de la ville de Paris (SFVP).
« Eternité numérique »
Sur la toile, « les familles peuvent organiser les obsèques sans se faire influencer, avoir la main sur le devis, et ainsi bénéficier d’un prix inégalé », explique Cendrine Chapel, directrice générale adjointe de SFVP.
Dès la Toussaint, le site offrira un autre service: la réalisation de faire-part électroniques avec un lien pour offrir des fleurs.
Dans un secteur funéraire très juteux, les comparateurs de prix ont aussi fait florès sur la toile, tandis que les traditionnels avis de décès dans la presse sont aussi transposés sur le net.
Moins directement liés aux funérailles, une douzaine de sites s’attachent à proposer un espace virtuel pour célébrer la mémoire des défunts.
Le site memoiresdesvies.com revendique depuis 2009 un millier de « mémoriaux virtuels », où des proches ont déposé photos et messages en souvenir du défunt. « Une parcelle d’éternité numérique », résume M. Fauveau, également à l’origine de ce service, inspiré des Etats-Unis.
Autre innovation, la possibilité pour le défunt lui-même de prévoir la transmission après son décès de messages et photos à ses proches. Le site foruforever.net, inauguré en 2010, compte à ce jour 300 « albums de vie », selon la fondatrice de ce portail généraliste sur la fin de vie.
« La mort étant devenue taboue, les gens sont davantage dans une situation d’urgence en fin de vie » pour s’adresser à leurs proches, explique Sandrine Tenaud, et le web « c’est pratique et facile ».
Autre service, le coffre-fort numérique visant à stocker des demandes particulières à transmettre aux proches après le décès: consignes pour les obsèques, dons d’organes, numéros de contrats d’assurances… « Ce service, encore peu connu, se met en place doucement », reconnaît M. Simpson. »